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04/04/2011

veschambre-christiane Altro

Christiane Veschambre
À PROPOS DE SES LIVRES
(à propos de "La Maison de terre") :
Le sixième livre de Christiane Veschambre effeuille la mémoire de ses parents dans une écriture qui révèle autant qu’elle masque. C’est que son récit s’est livré tout entier à la poésie.
L’auteur le reconnaît : « J’écris lentement » mais on devine à la lire qu’elle ne vit que pour ça.
La Maison de terre le montre bien : l’écriture est travaillée dans la chair même des phrases. Elle se fait sensuelle (comme dans Les Mots pauvres), abstraite parfois, lyrique, coléreuse.
La maison de terre qui donne son nom au livre est celle de ses aïeux. Une maison bâtie par l’arrière-grand-père Jean-Louis Tourbin.
(…)
Le livre, composé de textes courts selon l’habitude de l’auteur, retrouve les figures de la famille : Marie, la grand-mère, fille de Jean-Louis Tourbin, débile et analphabète (cela, on s’en doute, importe quand on est sa petite-fille et qu’on écrit des livres) ; Joséphine, fille de Marie et mère de l’auteur ; Robert, le père ; et le frère, artiste et révolté. On entend la rage et la compassion mêlées, l’amour aussi.
(…)
Christiane Veschambre se révèle autant poète que romancière (et le mot de « poète » dit ici plus un état qu’une fonction). La phrase délaisse l’économie narrative pour plonger dans un univers intime et profond où la sensation, l’émotion tiennent lieu de personnages.
Une révolte nourrit son écriture mais ne la masque pas, ne l’oblitère pas. Lui donne simplement, peut-être, plus de liberté.
Thierry Guichard
Le Matricule des anges n°73 (mai 2006)
(à propos de "Les Mots pauvres")
(…) Tout est mesure, pudeur, admirable retenue ; le prétexte des mots ne recouvrira pas d’emphase le bonheur du cœur. « Que ma joie demeure » chante le musicien. La femme sans voix accueille une joie de même essence. La scène finale où l’homme montre l’étendue de neige à travers les branches, est comme un poème d’espérance.
(…) La confidence émouvante, la voix qui est toute pureté, nous introduisent dans les fonds comme il y a les fonds marins, sombres et merveilleux, tant et si bien qu’on aimerait aller encore plus loin et qu’on emporte en soi une parabole du silence.
Lucien Guissard
La Croix (janvier 1997)
(…) D’évidence, cette écoute essentielle de soi au monde, cette façon de « tresser le silence » relève d’une quête peu éloignée des conquêtes d’un Proust qui, renonçant aux paillettes et aux artifices de l’intelligence, déclare en ouverture à son Contre Sainte Beuve, citée précisément dans La Griffe et les rubans : « Chaque jour j’attache moins de prix à l’intelligence. Chaque jour je me rends compte que ce n’est qu’en dehors d’elle que l’écrivain peut atteindre quelque chose de lui-même et la seule manière de l’art ».
Mais c’est aussi près de Samuel Beckett que Christiane Veschambre se tient. (…) C’est bien aussi cette « logorrhée ruinée », comme elle la nomme, de Fin de partie qu’elle recherche quand, renonçant aux parades de grand « clown agrégatif », elle se met à l’écoute non pas du nouveau mais de « l’inattendu ».
(…) « Délivrée du régime d’imitation et validation », ainsi qu’elle le dit, Christiane Veschambre écrit dans une constante volonté de cibler le mot juste, « comme une contre-force aux mots qui ont tout pour n’être que publics ».
(…) Les livres de Christiane Veschambre, en dehors de la tradition mais aussi des effets de mode, proposent à notre lecture une autre façon de dire Je.

(À propos de Christiane Veschambre
"Le préau des collines" n°6 - mars 2003)
Christiane Veschambre è nata a Parigi, dove vive, nel 1946. Ha pubblicato numerosi libri tra i quali: "Le Lais de la traverse" (éditions Des Femmes Paris) "Passagères" (éditions Ubacs, Rennes), "Orées in Manger"(opera collettiva, éditions Yellow now, Belgique), "Les Mots pauvres" (Cheyne éditeur, Le Chambon-sur-Lignon). È certamente una delle scrittrici più interessanti della sua generazione, autrice di opere intense di grande qualità. Ha collaborato in numerose riviste e lavorato con...